Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le régime nazi a pensé et mis en place une “fabrique d’enfants aryens” .Censés fournir des forces vives au “Reich millénaire”, les enfants nés au sein du programme du Lebensborn devaient être la relève SS à même de faire perdurer la race supérieure. Nés dans des pouponnières dédiées, ces enfants du Lebensborn, (le nom de ce projet supervisé par Heinrich Himmler) devenaient rapidement le bien du Reich, toute trace de leurs parents génétiques était effacée. Leur destin était entre les mains des nazis. Si leurs parents acceptaient d’abandonner leurs enfants, c’est qu’ils faisaient ces enfants en toute connaissance de cause. Certains par conviction. Tous les pères de ces enfants étaient des SS, le préalable pour qu’une femme puisse donner naissance au Lebensborn. Quand aux mères, il s’agissait le plus souvent de femmes des pays occupés, qui acceptaient cet abandon par amour ou par conviction. C’était pour elles, une autre forme de collaboration. Ils furent des milliers à naître dans le Lebensborn, en Allemagne dès 1936. Puis en Norvège, en Belgique, en Pologne, enfin en France. Mais la débacle de 1944 a contraint le régime hitlérien à abandonner ces enfants supposés parfaits. Près de 70 ans plus tard, ces enfants sont toujours en vie. La plupart d’entre eux tentent de se reconstruire sans connaître leur histoire, ou en la cachant. Symboles vivants d’une utopie eugéniste et monstrueuse, ils sont des témoins rares, exceptionnels. Abandonnés dans des orphelinats après guerre, haïs par ceux qui savaient à la Libération, ils acceptent aujourd’hui de se raconter et d’éclairer ainsi l’un des projets fous d’Adolf Hitler.
Romain Icard
France 3
52'
2014
Histoire